La chirurgie d’implantation phaque fait partie des chirurgies réfractives au même titre que le lasik ou la PKR (chirurgie réfractive cornéenne), mais dans ce cas la chirurgie ne concerne pas la cornée. L’objectif est de se dispenser totalement ou en grande partie d’une correction de type lunettes ou lentilles par la mise en place d’un implant oculaire en gardant le cristallin (ce n’est donc pas une chirurgie de cristallin claire ou de cataracte).
Il s’agit en général d’une chirurgie de seconde intention réalisée lorsque les chirurgies cornéennes sont contre indiquées ou trop risquées. Ces dernières années le nombre d’interventions a augmenté de manière importante en raison de l’essor de la chirurgie réfractive dans les pays industrialisés. Les résultats opératoires et la sécurité font de cette technique une alternative très intéressante.
Amétropies concernées : myopie, astigmatisme, hypermétropie. Et désormais de manière récente la presbytie peut également être traitée à l’aide d’implants phaques multifocaux.
Le bilan pré opératoire est réalisé en consultation, il s’agit du même que dans une chirurgie réfractive cornéenne, si ce n’est qu’il faut ajouter une biométrie afin de mesurer la profondeur de la chambre antérieure avec au moins deux outils différents. L’ophtalmologiste réalise également une microscopie spéculaire pour évaluer les cellules endothéliales cornéennes qui doivent être non pathologiques pour proposer cette chirurgie. La profondeur minimale de chambre antérieure pour mettre en place l’implant en toute sécurité doit être de 2,8 mm. En dessous sa pose ne peut être effectuée en raison d’un risque trop important de complications (notamment cataracte induite).
Les deux yeux ne sont pas opérés le même jour (une semaine d’intervalle en général). Le but de la chirurgie est de mettre en place un implant entre le cristallin du patient (qui est conservé et non ablaté) et l’iris. Sa position finale est donc rétro irienne ce qui diminue grandement les risques de décompensation endothéliale cornéenne à long terme.
L’intervention est réalisée en ambulatoire sous anesthésie générale ou locale. Une incision est réalisée en cornée claire puis on injecte un produit viscoélastique en chambre antérieure. L’implant, plié dans une cartouche, est injecté en chambre antérieure et se déploie. Une fois positionné entre l’iris et le cristallin, il ne bouge plus. En fin d’intervention un lavage du produit viscoélastique est effectué et une injection d’antibiotiques en chambre antérieure est effectuée afin de diminuer le risque infectieux. Enfin une hydrosuture de l’incision principale et des incisions annexes est effectuée, ce qui dispense de la pose de points.
La récupération est très rapide (de l’ordre de quelques heures) et la reprise des activités est possible au bout d’une semaine. Un contrôle post opératoire le lendemain et après une semaine est nécessaire.
Cas particulier de l’implantation phaque dans le kératocône. La progression des implants phaques ces dernières années a permis de traiter des astigmatismes importants, et ainsi de les utiliser dans la correction du kératocône.