Un ophtalmologiste est formé pour prendre en charge non seulement les pathologies oculaires mais aussi les pathologies des annexes (paupières, muscles oculomoteurs, voies lacrymales).
Le globe oculaire peut se définir comme un système optique convergent (environ 60 dioptries pour un œil normal de longueur 23 mm en moyenne) dont la bonne fonction dépend directement de la transparence des nombreuses structures qui le composent. Il permet de capter la lumière, de la conduire sur la rétine et de convertir l’influx lumineux en stimuli électriques jusqu’au cerveau où les images sont interprétées dans les aires occipitales.
Ainsi les rayons lumineux traversent (dans l’ordre) :
Le fonctionnement de l’œil est basé sur la transparence de ces structures. Ainsi, en cas de perte de transparence de l’un ou plusieurs de ces composants (cataracte par exemple mais aussi pathologies cornéennes ou pathologie du vitré….), l’acuité visuelle diminue.
Le segment antérieur de l’œil débute avec la cornée et se termine avec la capsule postérieure du cristallin. Il mesure en moyenne entre 2 ,8 et 3,8 mm (en dessous la chambre antérieure est étroite, au-dessus la chambre est profonde).
La cornée est composée de 95% de fibres de collagène dont l’organisation en couches régulières garantit la transparence. Il s’agit d’un dioptre convergent d’environ 41 dioptries. Elle est composée de plusieurs couches :
L’épaisseur moyenne d’une cornée humaine se situe entre 500 et 600 µm, en dessous on parle de cornée fine et au dessus de cornée épaisse. L’épaisseur cornéenne est un paramètre primordial avant toute chirurgie réfractive et conditionne sa faisabilité et la technique utilisée.
La courbure moyenne de la cornée varie du centre vers la périphérie (paramètre dénommé asphéricité) mais se situe en moyenne au centre entre 39 et 45 dioptries. C’est grâce à cette courbure que les rayons convergent ensuite sur le cristallin. L’étude de la courbure par topographie cornéenne est également un paramètre très important avant toute chirurgie réfractive.
La chambre antérieure qui représente la partie « avant » de l’œil débute juste après la cornée et se termine au niveau de la capsule postérieure cristallinienne.
Elle contient l’humeur aqueuse, qui est normalement acellulaire et est composée de 99% d’eau et de quelques protéines, et dont le rôle est de nourrir l’endothélium cornéen et le cristallin.
On trouve dans la chambre antérieure les structures dérivées de l’uvée notamment l’iris qui est le sphincter permettant de faire varier la quantité de lumière pénétrant dans l’œil en faisant varier son diamètre grâce à l’intervention du corps ciliaire.
L’autre rôle du corps ciliaire est de secréter l’humeur aqueuse qui est ensuite éliminée au niveau du trabeculum.
En cas de maladie trabéculaire la pression intraoculaire monte, ce qui peut provoquer l’apparition d’un glaucome (neuropathie du nerf optique par mort cellulaire).
On trouve ensuite dans la chambre antérieure le cristallin qui est une lentille convergente de 20 dioptries environ. Le cristallin se compose d’un noyau qui est entouré d’un cortex puis d’une capsule.
Cette capsule est très importante et doit être conservée pour faciliter l’implantation d’une lentille intraoculaire après une chirurgie d’ablation du cristallin.
Ainsi se termine le segment antérieur avec la capsule postérieure qui est un véritable rempart contre le vitré.
Le segment postérieur débute après la capsule postérieure et se termine au niveau de la rétine et du nerf optique au fond de l’œil.
Le vitré est composé de 98% d’eau, de fibres de collagène et de quelques protéines, il possède une constance gélatineuse et transparente. Il n’est pas renouvelé au cours de la vie de sorte que le vitré de chaque individu est le même de la conception embryologique jusqu’à la mort sauf en cas de vitrectomie (ablation chirurgicale du vitré en cas de pathologie vitréo-rétinienne). Il remplit toute la cavité vitréenne et est donc responsable d’une partie du volume du globe oculaire. Le vitré est adhérent à la rétine une grande partie de la vie, puis se détache vers 50 ans de manière spontanée. Le détachement (ou décollement) du vitré peut se traduire par des anomalies du champ visuel à type de myodesopsies (mouches qui volent) ou photopsies (éclairs), il s’agit de signes normaux mais qui doivent amener le patient à consulter. En effet la réalisation d’un fond d’œil est systématique en raison de déchirures de la rétine qui peuvent survenir au cours du décollement postérieur du vitré lorsque les tractions vitréo-rétiniennes sont trop importantes. Le risque de ne pas traiter une déchirure est l’évolution vers un décollement de la rétine, pathologie grave nécessitant une chirurgie. Le vitré est particulièrement adhérent au niveau des vaisseaux, du nerf optique et de la macula. Des décollements du vitré peuvent survenir après des traumatismes importants du globe oculaire et à tout âge.
On trouve ensuite la rétine qui peut être décomposée en deux grandes parties, la rétine neurosensorielle, véritable tissu neurologique qui capte l’influx lumineux et le transforme en influx électrique jusqu’au nerf optique, et l’épithélium pigmentaire, qui est une couche cellulaire de soutien assurant la nutrition et l’élimination des déchets de la couche sus-jacente.
La rétine neurosensorielle reçoit les photons qui déclenchent une réaction enzymatique au sein des photorécepteurs via l’activation d’adénylate cyclases notamment, puis transmettent cette information aux cellules ganglionnaires dont les axones se réunissent au niveau du nerf optique.
L’influx ou transmission du signal va alors passer du nerf optique au cerveau où l’image sera reconstituée dans les aires occipitales.