Il s’agit d’une technique utilisée comme traitement du kératocône pour limiter sa progression. En aucun cas elle ne permet d’améliorer la vision.
Le but est de provoquer une rigidification des fibrilles de collagène du stroma grâce à une exposition aux rayons ultraviolets A (UVA), précédée d’une sensibilisation du tissu (stroma cornéen) par une imprégnation par de la riboflavine (vitamine B2). Cette technique a été développée en se basant sur des modèles expérimentaux qui montrent une rigidification du tissu en associant UVA et riboflavine.
L’opération se déroule sous anesthésie locale, au bloc opératoire, afin de respecter les règles d’asepsie les plus strictes. La technique ne provoque aucune douleur pendant l’opération qui dure environ 15 minutes. L’épithélium cornéen est retiré afin d’imprégner le stroma avec la riboflavine, puis la cornée est exposée aux UVA pendant environ 10 minutes. Il existe des variantes au cours desquelles on ne retire pas l’épithélium cornéen.
À la fin de l’opération, une lentille thérapeutique est mise en place afin de limiter les douleurs post opératoires. Un traitement par des collyres et par des comprimés d’antalgiques est aussi prescrit.
À ce jour le crosslinking ne doit pas être réalisé de manière systématique dans le kératocône. Il doit être réservé aux cônes évolutifs (en fonction de la progression des paramètres au cours du suivi). L’évolution sur les examens topographiques cornéens sans forcément qu’on retrouve une baisse de vision. Les kératocônes évolutifs peuvent dans certains cas nécessiter une greffe de la cornée.
Cette opération ne dispense pas d’arrêter les frottements et n’aura aucun effet si les contraintes mécaniques répétées perdurent.
Le crosslinking peut précéder la réalisation de chirurgies à but optique pour améliorer la vision du kératocône, comme la mise en place d’anneaux intra cornéens, ou dans certains cas y être associé.